
La Sarriette est une plante formidable. Quelle force de caractère!
Ce petit sous-arbrisseau vit dans les milieux très lumineux, où il se remplit de la chaleur du soleil, sur un sol maigre et caillouteux, pas de chichi pour les vrais costauds. Ses fleurs blanches apparaissent en été entre juillet et septembre, donnent le nectar et le pollen, même par temps sec, et sont très appréciées des abeilles. Ses feuilles à extrémité pointue et à bords ciliés sont coriaces ; de vraies petites aiguilles. Au goût, elles piquent aussi ; ce n’est pas pour rien qu’elle se nomme poivre d’âne.
C’était en Provence, durant les guerres, quand le poivre était rare que la Sarriette s’utilisait comme aromate pour relever les plats. Cette plante est très aromatique et elle est connue depuis l’Antiquité comme plante culinaire. Les feuilles et les sommités fleuries sont récoltées au début de la floraison et sont utilisées comme assaisonnement dans différents plats. La Sarriette est ajoutée à la farce, dans les plats de gibier, les sauces, des plats qui nécessitent une cuisson longue comme le ragoût par exemple ; on l’ajoute à l’eau lors de la cuisson des haricots secs, des fèves et des lentilles. Cet aromate est particulièrement bien adapté à la fève ; il est réputé pour combattre efficacement les flatulences, ce qui lui a donné son nom en Allemagne Bohnenkraut (plante aux haricots). Certaines recettes suggèrent d’ajouter la sarriette au début de la cuisson, mais les experts croient qu’il est préférable de la mettre 1-2 minutes avant la fin de la cuisson.
Les Romains utilisaient beaucoup la Sarriette en cuisine pour ses vertus aphrodisiaques. Pline l’Ancien (23 après J-C) a donné le nom Satureia à cette plante, en faisant référence aux Satyres qui, forment le cortège festif de Dionysos, dieu de la vigne, du vin et de ses excès. Ils peuvent aussi l’associer au dieu de la Fécondité Pan, mi-homme mi- bête avec un appétit sexuel insatiable. Selon la légende, ces créatures vivaient dans les prairies couvertes de Sarriette, ce qui leur donnait une telle puissance. Cette vertu a même entraîné, au Moyen Age, l’interdiction de cultiver le poivre d’âne dans les jardins des couvents. La sarriette est-t-elle aphrodisiaque ? Ses qualités érogèniques ne seront jamais remises en cause. Et le Petit poivre (encore un petit nom de la Sarriette) jusqu’à maintenant rentre dans toutes sortes de recettes des boissons d’amour.
Dans la tradition de la phytothérapie on a surtout utilisé la plante, préparée en infusion, comme antiseptique, notamment des voies digestives, mais aussi dans les infections O.R.L et certaines affections de la bouche (aphtes, muguet, angine…) et par voie externe dans le soin de certaines mycoses et des petites plaies.
Il existe près de 30-40 espèces de Satureya reparties dans plusieurs régions tempérées du monde. Chez nous, les plus connues sont la Sarriette des jardins (Satureja hortensis L.), une plante annuelle le plus souvent cultivée dans nos jardins et sa sœur la Sarriette des montagnes (Satureja montana L.), vivace.

Satureja montana L

Satureja mexicana
La Sarriette donne une huile essentielle si forte qu’elle ne se périme même pas. Elle a beaucoup été étudiée dans les universités françaises pour ses propriétés anti-infectieuses. Son principal constituant biochimique est le carvacrol. L’huile essentielle de Sarriette est efficace contre les affections respiratoires, gynécologiques et intestinales (notamment tropicales) ! Alors pensez-y quand vous voyagez dans les pays chauds.
Mais l’Huile essentielle de Sarriette est difficilement utilisable dans certains cas, du fait de sa dermocausticité.
Ce qui nous amène à parler de son hydrolat, aux vertus similaires, mais qui est plus facile à utiliser. On peut utiliser l’Hydrolat de Sarriette comme boisson médicale (tisane d’hydrolat : une cuillère à soupe dans un verre d’eau tempérée) en cas de faiblesse immunitaire, en prévention de la grippe (en cure de 3 semaines) ou dès les premiers signes d’une infection.
Mal de gorge, angine, laryngite… pensez aux gargarismes ou à une vaporisation directement dans la bouche (pur), dès les premiers symptômes ça peut faire des miracles. Mettez votre hydrolat dans une petite bouteille avec spray et tenez-la près de vous et chaque fois que vous sentez le mal revenir, attaquez-le ! Si votre « angine » ne passe pas il faut aller chez vôtre docteur ; soyez à l’écoute de vôtre organisme.
Utilisons notre spray aussi pour vaporiser un peu partout dans votre maison. J’utilise un spray avec l’hydrolat de Sarriette pour me laver les mains hors de ma maison.
Voyons, Voyons, n’oublions pas notre aphrodisiaque. Vôtre libido est en baisse ? La Sarriette ! La Sarriette !
Et maintenant…voilà la raison pour laquelle j’adore mon hydrolat de Sarriette, il m’a sauvé la vie à plusieurs reprises contre la méchante et cruelle gastro-entérite ! Je n’attends plus que « la gastro » s’installe ; dès la toute première faiblesse je prépare une boisson (1 c. à s dans un verre d’eau), et même si les méchancetés sont là, la Sarriette peut vraiment raccourcir la souffrance ou la prise de médicament. Mais souvenez-vous si vraiment ça ne va pas… docteur !
Ce super hydrolat renforce aussi la flore intestinale, empêche les fermentations intestinales et sert de vermifuge.
En externe, dilué pour désinfecter la peau ou utilisé pur localement pour les boutons d’acné, par exemple. Patricia Dalmas dans son livre « Guide des eaux florales et hydrolats » propose une douche rectale pour assainir le colon et renforcer la bonne flore ; honnêtement, je ne le ferai pas, et je pense qu’elle ne l’a pas fait non plus.
Cuisine : à ajouter à la vinaigrette, jus de légumes, ou dans la ratatouille…
Les Hydrolats ont donné des résultats très intéressants dans le domaine psycho-émotionnel ou énergétique. À l’image de l’homéopathie, il arrive que l’hydrolat agisse plus vite que l’huile essentielle à ce niveau.
Cet hydrolat peut vous aider ; si vous avez tendance à vous laisser submerger par votre passé, si vous êtes découragés, vous avez un manque d’élan ou prenez l’attitude de la victime…
Et alors, après tout ça, comment passer à côté de cette bonne plante ?
Les livres qui m’ont aidé à écrire cet article : bien sûr « L’hydrolathérapie » de Lydia Bosson, lu et relu mille fois.
« Rencontrer les plantes » C.Escriva et J-M. Florin, très bon livre sur les plantes de la famille des Lamiacées, les plantes médicinales par excellence. l’approche selon la méthode de Goethe.
« Guide des eaux florales et hydrolats » Patricia Dalmas.
Le livre que j’aime bien « L’herbier érotique » Bernard Bertrand, même si je ne suis pas d’accord avec lui à propos du ginseng, c’est vraiment un très bel ouvrage.
J’ai consulté aussi « L’aromathérapie » de Dominique Baudoux, avec ses fiches de plantes précises et courtes parfaites pour un coup d’œil rapide ; je me demande juste si l’auteur a vu son ouvrage à la fin ? La photo de la Sarriette des montagnes ne correspond pas à la bonne plante (c’est de la sarriette, mais pas la bonne).
Le petit nouveau chez moi : « Hydrolats et eaux florales, vertus et applications » de X.Fernandez, C. André, A. Casale, il y a pas mal de nouveaux hydrolats, mais pas assez poussé, quelques petits reproches, pas de coup cœur, en plus ils ont été si nombreux à écrire cet ouvrage.
Et bien sûr nôtre bien aimé Wikipédia ! Comment faire sans elle ?
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